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Ici, tout sur Victor Hugo, sa vie, son oeuvre, ses influences, son impact sur le monde... Profitez !
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
11.07.2009
Dernière mise à jour :
15.07.2009

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Publié le 12/07/2009 à 19:00 par cejilo

FORMES ET FIGURES DU POUVOIR

 

Le pouvoir des mots

  

Groupe : Alex, Chloé, Noami

Victor Hugo

Publié le 12/07/2009 à 19:40 par cejilo
Victor Hugo

 

Voici le portrait de cet homme exceptionnel, qui sera l'objet de notre étude. Ci-joint sur la bande de droite, un lien vers sa biographie.

Source : http://www.poemes-amour.fr/Victor-Hugo/citations-poeme-Victor-Hugo.php

Problématique

Publié le 12/07/2009 à 19:42 par cejilo

 

Problématique : Quel a été l'impact de Victor Hugo sur son entourage, tout au long de sa vie d'écrivain ?

 

Sommaire

Publié le 12/07/2009 à 20:44 par cejilo

I - Ses premiers pas dans la réforme :

A - Premières implications

B - Lutte politique

C - Lutte sociale

 

II - Le combat de toute une vie :

 A - Victor Hugo, véritable humaniste

B - La lutte contre la peine de mort

C - Loin des yeux près du coeur, il lutte même en exil

 

III - Son impact sur la société :

A - Un impact fort

B - Prestige et héritage

Introduction

Publié le 12/07/2009 à 20:58 par cejilo

Victor Marie Hugo connaît une vie extraordinairement riche, dans une époque cruciale, véritable tournant dans l'histoire de la France, de l'Europe. Ses oeuvres littéraires, dans son combat social et politique, eurent une grande influence sur la société, le propulsant au devant la scène, et faisant de lui un auteur mondialement connu.

Toute la controverse qui l'entoure contribue à alimenter sa légende : il est, pour beaucoup, le plus grand écrivain français du XIXième siècle, et le symbole de la démocratie et de la liberté.

Même s'il passe la majeure partie de sa vie en France, ses poèmes, romans, pièces de théâtre ont marqué des vies dans le monde entier, et continuent, encore aujourd'hui, d'être étudiées.

Nous pouvons alors nous demander quel a vraiment été l'impact de Victor Hugo sur son entourage ; a-t-il eu un rôle plus que déterminant dans les engrenages de la société française, ou, au contraire, le surestime-t-on ?

Nous étudierons donc ses implications politiques et sociales, ses plus grandes actions, son prestige et l'influence qu'il continue d'avoir sur la société contemporaine.

I - Ses premiers pas dans la réforme

Publié le 13/07/2009 à 17:33 par cejilo

Victor Hugo, chef de file du romantisme et infiniment reconnu comme homme engagé, nous délivre à travers ses premières implications, ses luttes quelles soient d’ordre politique ou social, ses œuvres à la fois provocantes et marquantes, tout son rayonnement à travers les âges et les siècles. Il s’agira ici d’expliciter tout d’abord ses premières implications, ensuite sa lutte politique, et enfin, sa lutte sociale.

 

 

 A. Premières implications.

 

 

Le Dernier Jour d’un Condamné, publié en 1829, anonymement, entre dans le cadre de la lutte politique car il traite de la peine de mort en défaveur de cette dernière. Puis, il publie Claude Gueux, en 1831, qui raconte l’histoire d’un ouvrier, qui, pour faire survivre sa famille va enfreindre la loi et en subi les conséquences. On note que c’est en 1841 que Victor Hugo est élu à l’Académie française.

D’autre part, le discours de Victor Hugo à ses concitoyens, le 26 mai 1848, se présente comme une confession de foi en prévision des prochaines élections (celles de mai 1848). Victor Hugo, dans ce texte, expose l’opposition entre deux républiques : l’une « bonne » et l’autre « odieuse ». Il prône la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, et dénonce l’injustice, il parle d’une république qui « remplira les prisons par le soupçon et les videra par le massacre, mettra l’Europe en feu et la civilisation en cendre, fera de la France la patrie des ténèbres, égorgera la liberté, étouffera les arts, décapitera la pensée, niera Dieu », d’une république qui ne laissera de place ni à l’art, ni à la religion, et qui défendra le vice.

 

 

  B.Lutte politique.

 

 

  En 1853, Victor Hugo affirme son aspect politique en publiant Les Châtiments, un recueil poétique composé de 98 poèmes disposés dans 7 livres où le thème dominant est la politique, l’autorité, la religion, et la famille. On retrouve dans cette œuvre, les thèmes évoqués dans Napoléon le Petit publié juste l’année précédente. C’est une lutte sans relâche qu’il mène contre Napoléon III : c’est le combat de sa lutte politique. Les Châtiments Second Empire. Textes s’adressant à deux classes sociales, la bourgeoisie et les paysans. De plus, on peut voir qu’il y a une progression ascendante dans cette œuvre. Elle commence par « Nox » (qui signifie la nuit en latin), voici un extrait :

« D'ailleurs, né d'un régime où dominait l'effroi,
Ton éducation sur ta tête affranchie
Pesait, et malgré toi, fils de la monarchie,
Nourri d'enseignements et d'exemples mauvais,
Comme elle tu versas le sang ; tu ne savais
Que ce qu'elle t'avait appris : Le mal, la peine,
La loi de mort mêlée avec la loi de haine ;
Et jetant bas tyrans, parlements, rois, Capets,
Tu te levais contre eux et comme eux tu frappais. »

, et se termine par « Lux » (qui signifie « lumière »), voici un extrait :

« Dès à présent dans nos misères
Germe l'hymen des peuples frères ;
Volant sur nos sombres rameaux,
Comme un frelon que l'aube éveille,
Le progrès, ténébreuse abeille,
Fait du bonheur avec nos maux. »

. Ces termes évoquent une évolution, un passage de l’obscurité à la lumière : un passage d’une politique abusive à une politique équitable.

De plus, Hugo utilise la satire et aussi la personnification et la métaphore, pour que le message soit compris de tous, comme la Bonne Parole de Jésus. Il agit tel un prophète (d’où l’appellation de « prophète du romantisme ») en s’adressant à un destinataire. On note qu’il parle souvent à la deuxième personne, « tu », comme si il s’adresse à chacun.

 

 

 C.  Lutte sociale.

 

 

 Les Misérables, paru en 1862 : une œuvre choquante, provocante,  ressassant toute la souffrance qu’enduraient les miséreux de la classe ouvrière, durant la Révolution industrielle et elle marque notamment l’histoire de la littérature française. C’est un roman témoignant l’époque, rappelant des valeurs aussi bien morales que religieuses. Il est doté de plusieurs caractéristiques. Il est à la fois roman populaire et social : Hugo parle des misérables et quelque part aux misérables et on peut même dire que ce sont les misérables qui parlent. Un roman d’intrigues : on trouve de nombreux coups de théâtre, de péripéties qui rassemblent ou séparent le devenir des héros de l’histoire. Un roman historique : l’histoire est inscrite dans le cadre historique et politique de son époque, le contexte est extrêmement important dans cette œuvre, on y retrouve d’importants éléments historiques comme la bataille à Waterloo, la Monarchie de Juillet, Napoléon III (également surnommé Napoléon le Petit par Victor Hugo). De ce fait, Les Misérables est d’autant plus un roman réaliste dans le sens où il peignait le monde et les hommes tels qu’ils sont. , roman philosophique, roman d’analyse et roman d’épopée (aventure héroïque). Il dénonce d’autant plus les injustices telles que la disparité des classes.

D’autre part, Victor Hugo est aussi connu pour ses longues descriptions : c’est le cas dans Les Misérables, lorsqu’il s’arrête sur la Bataille à Waterloo (18 juin 1815), qui fut la dernière bataille de Napoléon : une défaite contre les prussiens et la coalition.

 

Notre Dame de Paris, paru en 1831. Fait partie de ses romans historiques ciblant les milieux populaires tout comme Les Misérables, paru trente années plus tard, puisque les personnages, une fois de plus, jouent un rôle important, car ils retracent les différentes classes sociales cette fois-ci à travers la religion et la justice. De plus, il se rapproche du roman gothique dans le sens où ses écrits relatent ce qui appartient à la sorcellerie, l’obscur, et le désarroi.

D’autre part, la cathédrale de Notre Dame de Paris, est un édifice immense, mythique, possédant des valeurs intemporelles : c’est un des monuments historiques le plus visités au monde.

 

Cet écrivain, poète, romancier, fait de sa vie un combat, un combat pour l’humanité.

 

II - Le combat de toute une vie

Publié le 13/07/2009 à 19:20 par cejilo

 Environ deux siècles avant la création de la CECA, le 17 Juillet 1851, devant l'Assemblée législative, Victor Hugo montre son humanisme politique en affirmant la nécessité de fonder des « États Unis d'Europe », et social en luttant toute sa vie contre la peine de mort.
Ces idées seront approfondies pendant son exil, période incontournable de sa vie, en même temps qu’il écrira sa plus grande œuvre, Les Misérables.

 

 

A – Un humanisme politique, les « Etats-Unis d’Europe »

 

 

Paris, 1867 - L'AVENIR, Victor Hugo

 

« Au vingtième siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l'empêchera pas d'être libre. Elle sera illustre, riche, pensante, pacifique, cordiale au reste de l'humanité. Elle aura la gravité douce d'une aînée. Elle s'étonnera de la gloire des projectiles coniques, et elle aura quelque peine à faire la différence entre un général d'armée et un boucher ; la pourpre de l'un ne lui semblera pas très distincte du rouge de l'autre. Une bataille entre italiens et allemands, entre anglais et russes, entre prussiens et français, lui apparaîtra comme nous apparaît une bataille entre picards et bourguignons. Elle considérera le gaspillage du sang humain comme inutile. Elle n'éprouvera que médiocrement l'admiration d'un gros chiffre d'hommes tués. Le haussement d'épaules que nous avons devant l'inquisition, elle l'aura devant la guerre. (....)

Cette nation aura pour capitale Paris et ne s'appellera point la France ; elle s'appellera l'Europe.

Elle s'appellera l'Europe au vingtième siècle, et, aux siècles suivants, elle s'appellera l'Humanité,

L'Humanité, nation définitive, est dès à présent entrevue par les penseurs, ces contemplateurs des pénombres ; mais ce à quoi assiste le dix-neuvième siècle, c'est à la formation de l'Europe. »

 

 Le recul que nous confère notre temps, nous permet de souligner la précocité et la pertinence des idées d’Hugo, qui voyait dans ses « Etats-Unis d’Europe », le progrès politique et social de tous les Etats qui en seraient. De plus, sa conviction du caractère cosmopolite de la civilisation européenne le conduit à défendre son idée d’une Europe politique, qui va plus loin que l’union économique qui sera la raison première de cette alliance.

Hugo considère l’union européenne comme : "l'idéal des grands philosophes, réalisé par un     grand peuple".

Dans le discours au Congrès de la Paix, le 21 Août 1849, il définira aussi les moyens qui devraient permettre de réaliser cet idéal : « L'inévitable avenir de l'homme, c'est la liberté; l'inévitable avenir des peuples, c'est la république; l'inévitable avenir de l'Europe, c'est la fédération »

 

 

B – Le combat contre la peine de mort :

 

 

Toute sa vie, Victor Hugo lutte contre la peine de mort, un principe humain, mais qui fait défaut, en France, à son époque. Il estime normal que tout crime soit châtié, sans pour autant exclure le pardon. Il prône la justice pour tant d’hommes innocents condamnés à mourir.

 Ce combat est d'abord mené à travers son œuvre littéraire. Dans deux romans,  Le dernier jour d'un condamné (1829) et Claude Gueux  (1834), il dépeint la cruauté des exécutions capitales auxquelles il a assisté et qui ont marqué son enfance. Il avoue que l'écriture l'a libéré d'une culpabilité, et déclare, dans la préface du dernier jour d'un condamné, que « se laver les mains est bien, mais empêcher le sang de couler serait mieux ». On trouve par ailleurs, dans ce roman, tous les arguments d’Hugo, à travers son anti-héro, ses pensées et ses peurs, jusqu’à l’échafaud. Sa lutte lui tient réellement à cœur, et il fera tout pour abolir cette sentence.

En 1830, à l'Assemblée Nationale, la question de la peine capitale donne lieu à un débat public. Plusieurs lois sont votées, notamment celle du 28 Avril 1832 - qui modifie le code pénal et supprime neuf cas passibles de la peine capitale ( donc complot sans attentat, fausse monnaie, certains incendies volontaires, vol avec circonstances aggravantes…) et qui généralise les circonstances - rendant la peine de mort moins courante, sans la supprimer totalement.

En 1838, de nouveaux débats ont lieu, au cours desquels intervient Lamartine. En 1848, deux jours après la proclamation de la Deuxième République, un décret du Gouvernement provisoire abolit la peine de mort en matière politique. Victor Hugo explique alors, dans sa profession de foi du 26 Mai 1848, ce qu'il attend de la République : « Une liberté sans usurpation et sans violence, une égalité qui admettra la croissance naturelle de chacun, une fraternité non de moines dans un couvent, mais d'hommes libres, donnera à tous l'enseignement comme le soleil donne la lumière. »

C’est au cours de la séance de l'Assemblée constituante du 15 Septembre 1848 qu'il prononce son discours le plus célèbre pour l'abolition de la peine de mort. Ici, le discours.

La loi pour l’abolition totale est cependant, une fois de plus, refusée.


L’année suivante, trois députés déposent des amendements identiques visant à supprimer les mots : « en matière politique. », ce qui aurait pour conséquence de proposer d'étendre l'abolition aux crimes de droit commun. C'est pour soutenir cette rédaction de l'article que Victor Hugo intervient, mais il ne parvient pas à la faire adopter. Les amendements sont rejeté par 498 voix contre 216.

Hugo poursuivra ce combat jusqu'à sa mort.

Lors de son exil, il mènera une campagne auprès de la population de Guernesey pour la commutation de la peine du criminel John Tapner, mais échoue face à l'inflexibilité du secrétaire d’État de l’Intérieur, Lord Palmerston. Ses espoirs de voir sa cause progresser avec le retour de la République seront déçus.

Pour autant, ses discours constitueront une référence pour ceux qui militeront pour l'abolition de la peine de mort jusqu'à la loi du 9 Octobre 1981.

 

 

C - Loin des yeux près du coeur, il lutte même en exil :

 

 

Violemment opposé au coup d'Etat du 2 Décembre 1851, Victor Hugo tente tout d'abord, d'organiser la Résistance. Cependant, sa décision finale sera de s'exiler, à Bruxelles, Jersey, puis Guernesey. En Janvier 1852, Louis-Napoléon Bonaparte signe le décret d'expulsion qui frappe Victor Hugo. Celui-ci lui répond en publiant, en Août, Napoléon le Petit, pamphlet satirique qui lui vaudra des bravo d'un côté, et des huées de l'autre. L'exil de Victor Hugo est un tournant dans sa vie d'homme, et d'auteur. C'est l'époque où il produit sa plus grande oeuvre : Les Misères, qui deviendra Les Misérables. La première partie de cette oeuvre paraît en Avril 1862, à Paris. Les misérables sont la preuve qu'Hugo lutte pour le peuple, qu'il fait preuve de son humanisme, même loin de ses prochains, et rejeté par sa Nation.

De plus, sa maison de Guernesey, Hauteville-House, devient pendant quatorze ans, un lieu de ralliement pour tous les opposants au Second Empire.

A son retour en France, en 1870, Hugo sera plus que le bienvenu.

 

 

Hauteville-House

Publié le 13/07/2009 à 19:29 par cejilo

III - Son impact sur la société

Publié le 14/07/2009 à 09:58 par cejilo

Nous l’avons vu, Victor Hugo n’a cessé de s’impliquer, de lutter pendant sa vie si bien qu’il resta constamment au premier plan de la scène littéraire et politique. Nous avons parlé de son exil, ses implications sociales, son engagement politique, sa lutte ouverte contre le second empire. Dans cette partie, nous analyseront leur impact sur la société, dans un premier temps au travers de ses œuvres les plus percutantes, et du prestige qu’elles lui ont valu. Enfin, nous parlerons de son héritage, qui perdure, même de nos jours.

 

I. Un impact fort.

 

Victor Hugo est considéré par beaucoup comme le plus grand écrivain du XIXème siècle. Ce n’est pas pour rien. Il a en effet à son compte des œuvres plus magistrales les unes que les autres. Nous allons revenir sur certaines, les plus virulentes, les plus engagées, et nous allons étudier leur impact sur la société.

Les luttes sociales d’Hugo, sa vie. Il a en effet consacré la plupart de son œuvre à défendre les milieux défavorisés, les droits de l’homme et de la femme au travers de discours, d’œuvres telles Le dernier jour d’un condamné, Claude Gueux, Les châtiments, mais surtout les Misérables.

 

 

A -  Un impact saisissant, dès le début de son implication :

 

a) Des œuvres abolitionnistes, Claude Gueux et le dernier jour d’un condamné.

Paru en 1829, Le dernier jour d'un condamné reste un roman de très petite taille, seulement 97 pages. Il conte les six dernières semaines de la vie d’un condamné, et est écrit sur le vif par ce dernier, jusqu’à ce qu’il se trouve sur l’échafaud… Ce roman fait véritable figure de plaidoyer. L’auteur se pose comme un avocat, et l’œuvre en est d’autant plus percutante. La visée argumentative de l’œuvre est donc indéniable.

           Cependant, à l’époque la peine capitale est profondément ancrée dans les lois, et dans les mœurs. On regarde d’un mauvais œil celui qui souhaite la faire abolir, ou même celui qui la critique. Ainsi, Hugo n’aura pas l’impact qu’il aurait souhaité, et son livre sera encore une fois vivement critique par « l’élite » de la population. Mais cela ne l’empêchera pas de poursuivre sa lutte contre la peine de mort, jusqu’à la fin de ses jours, bien qu’elle soit vaine.

En voici d’ailleurs d’autres exemples.

 

 

b) Des discours abolitionnistes.

           Commençons par sans doute le plus célèbre, celui prononcé et débattu à l’assemblée constituante, le 15 septembre 1848.

Notons tout d’abord qu’en février 1848, le Gouvernement provisoire de la Seconde République a aboli par décret la peine de mort en matière politique. En septembre, un débat s’ouvre sur la question d’une abolition totale.

 

On remarquera encore les réactions contrastées, voire mitigées que reçoit ce discours. Si les représentants de la gauche se montrent favorables, ceux de droite réfutent complètement les idées d’Hugo. Cela symbolise presque l’histoire de sa lutte sociale, une lutte fondée, des propos justes, mais incompris par le pouvoir exécutif, l’élite de la société. Hugo fut donc, bien souvent, ignoré et méprisé.

 De même, en 1851, le fils de Victor Hugo, Charles, comparaît en cour d'assises pour "outrage aux lois". Rédacteur du journal L'Événement, il a fait paraître un article protestant contre une exécution à laquelle il a assisté. Victor Hugo plaide lui-même pour la défense de son fils devant le tribunal, et choisit de s'attaquer au principe même de la peine capitale.

 Le discours d’Hugo fait sensation, et l’audience en est presque suspendue, tant l’auditoire est marqué par le discours. Cependant, le résultat obtenu est à l’image de la lutte du poète dans ce domaine : c’est un échec, et son fils est condamné à six mois de prison.

Pendant son emprisonnement, la société change, et Victor Hugo, alors un écrivain consacré est, du fait de ses implications répétées sur lesquelles nous sommes revenus précédemment dans cette étude, contraint à l’exil. Son fils le suivra.

 

B -  L’engagement politique et social de l’exil. 

Je ne reviendrai pas sur l’histoire de l’exil de Victor Hugo trop précisément, nous l’avons fait dans la partie précédente, cependant, permettez moi d’en citer les points essentiels.

 

a) Les Châtiments.

Hugo écrit les Châtiments en 1853. Il est le fruit de la nouvelle inspiration que les terres sauvages des îles anglo-normandes lui ont promulgué. Il se sert de la poésie comme une arme : ses poèmes sont satyriques et constituent une violente critique du second empire, mais surtout de "Napoléon le petit", titre d’un pamphlet au combien révélateur de la pensée d’Hugo. Voyons tout d’abord ce que l’auteur souhaitait nous retransmettre à travers ses vers. Hugo souhaitait éclairer le peuple sur l’empire : accabler Napoléon et encourager le peuple à la révolution. Hugo vise donc un large public, si ce n’est toute la population. Il choisit également un format de poche. Hugo étant banni en France, il fait imprimer son livre en Belgique, ou il parait officiellement ainsi qu’aux U.S.A. A Paris, c’est donc clandestinement qu’on le lit.

Cependant, le succès du livre à sa sortie est modéré, notamment du point de vue de la critique littéraire, mais, on a envie de le dire, c’est une habitude chez Hugo. Pourtant les parisiens se l’arrachent. Du fait du petit format, sa circulation est facilitée et l’image de Napoléon est fortement ternie, de ce point de vue : c’est une réussite et Hugo renforce son image de « prophète » indigné contre le second empire.

Mais ce n’est vraiment que lorsqu’Hugo rentrera d’exil en 1870 que l’on reconnaitra le livre à sa juste valeur, et qu’il aura le succès qu’il méritait tant, un succès national et mondial. Tout le monde chante ses vers, lors de l’année sombre de 1871, on organise des lectures publiques du recueil.

 

b) Les Misérables.

Cette œuvre parue en 1862 est mondialement connue, et reconnue. Alors que dire pour la présenter ? Car nous ne sommes plus dans le domaine du livre, mais de la légende. Ce livre en entré dans la légende. Il est celui le plus lu par les français avec la bible de nos jours. Dès sa sortie, il fit l’effet d’une bombe et propulse son auteur sur le devant de la scène, bien qu’il y soit déjà présent. Il fit d’Hugo un véritable ‘’patriarche’’ de la littérature française. Ce dernier céda son manuscrit pour pas moins de 300000 francs, ce qui était une somme colossale à l’époque. Tiré en grand nombre, il se voit épuisé avant même la fin de l’année ! Pour mieux se représenter cette idée, on peut comparer son coup médiatique avec celui de la série des Harry Potter actuellement. D’ailleurs la comparaison avec ce dernier est loin d’être sotte, Les Misérables aussi ont été adaptés au cinéma à plusieurs reprises et traduits en plusieurs langues. Cette œuvre a tellement marqué son siècle qu’elle reste présente dans le notre. A partir du livre, des pièces de théâtre, adaptations cinématographiques ou encore comédies musicales ont été crées.Mais revenons-en à l’impact qu’il créa au XIXème siècle.

1862 fut profondément marquée par sa parution, ce fut l’œuvre majeure de l’année, sinon du siècle. Il fut lu tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Ne serait-ce son titre est écrasant, tout à l’image de son impact. Il séduit tout particulièrement les classes populaires, les ouvriers se l’arrachaient. Traitant de sujets d’actualité, des grands thèmes du XIXème siècle, l’œuvre a une portée immense. La justice, le progrès, l’amour, tant de grandes valeurs touchant aux travers de la société, injuste, et souffrante et faisant de ses personnages de véritables icônes populaires. Car ce roman touchait à la sensibilité de ses lecteurs. Tous se sentaient concernés. C’est une caractéristique récurrente chez Hugo. C’est sans doute la clé de son succès, son engagement, la puissance de ses mots enrichie par son expérience : la puissance du vrai, éclatant et persuasif au service de grandes causes.

Bref, l’impact sur la population fut considérable, mais justement, sur la population, sur le « populaire » comme le dit Flaubert.

 

c) Le retour, la consécration.

En 1859, Hugo refusa l’amnistie qui lui était offerte par le célèbre « s’il n’en reste qu’un, je serai celui là ». Il ne rentrerait en France que lorsque la démocratie le serait, elle aussi. En 1870, la France est grandement menacée par les Prussiens, et, suite à la défaite de Sedan, on assiste à la fin du second empire. Tandis que Paris en encerclée, on proclame la seconde république, et Hugo, désormais un héros, fait son grand retour.

A son retour d’exil, Hugo connaît la gloire : il symbolise la France qui est restée debout face au l’oppression, l’héroïsme de la France anti impériale. On le considère comme un patriarche. Tout le monde achète et lit ses œuvres, dont Les Châtiments maintenant autorisées a la publication. Cependant, constamment critiqué, désillusionné quant à la réception de ses idées, il se retire de la vie politique, aux environs de 80 ans.

 

II. Prestige et héritage.

 

Hugo est un véritable icône : renommé au XIXème siècle, il incarne maintenant une légende. Ce fut un écrivain engagé tout au long de sa carrière, impliquant dans son œuvre toutes les affaires publiques, et toutes ses thèses.

 

A -  Hugo, cet avant-gardiste.

a) Des opinions divergentes :

 Beaudelaire, dans un commentaire posthume, donne un avis positif sur Victor Hugo, il fait même son apologie… voici ses mots :

« Quand on se figure ce qu'était la poésie française avant que Victor Hugo apparût et quel rajeunissement elle a subi depuis qu'il est venu ; quand on imagine ce peu qu'elle eût été s'il n'était pas venu, combien de sentiments mystérieux et profonds qui ont été exprimés, seraient restés muets; combien d'intelligences il a accouchées, combien d'hommes qui ont rayonné par lui seraient restés obscurs; il est impossible de ne pas le considérer comme un de ces esprits rares et providentiels, qui opèrent, dans l'ordre littéraire, le salut de tous... »

Baudelaire fait référence à toutes les idées novatrices défendues par Hugo dans ses textes, et ses discours. Car les principes qu’il défendait, ces principes fondamentaux, ce sont ceux de notre société actuelle. Hugo croyait à la démocratie et commençait son combat pour l’abolition de la peine de mort, un principe humain, mais qui faisait défaut. Ce qui fait Victor Hugo, ce sont les luttes sociales qu’il a mené, c’est ce qui l’a placé comme le défenseur des justes valeurs, le défenseur du peuple. C’est ce qui lui donne ce caractère héroïque.

 D’autre part, Flaubert, a émit plusieurs critiques sur Hugo à l’époque des Misérables, qui méritent que l’on s’y attarde tant elles représentent de manière générale les reproches que l’on a faite à Hugo.

« Je ne trouve dans ce livre [Les Misérables] ni vérité, ni grandeur. Quant au style, il me semble intentionnellement incorrect et bas. C'est une façon de flatter le populaire. Hugo a des attentions et des prévenances pour tout le monde. Saint-simoniens, Philippistes et jusqu'aux aubergistes. (...) Que la vérité s'arrange ensuite, tant pis. Où y a-t-il des prostituées comme Fantine, des forçats comme Valjean et des hommes politiques comme les stupides cocos de l'A ,B, C ? Pas une fois on ne les voit souffrir, dans le fond de leur âme. Ce sont des mannequins, des bonshommes en sucre, à commencer par Mgr Bienvenu. Par rage socialiste, Hugo a calomnié l'Eglise comme il a calomnié la misère. Où est l'évèque qui demande la bénédiction d'un conventionnel ? Où est la fabrique où l'on met à la porte une fille pour avoir eu un enfant, etc ? Et des digressions ! Y en a-t-il ! Y en a-t-il ! (...) Ce livre est fait pour la crapule catholico-socialiste, pour toute la vermine philosophico-évangélique. (...) C'était un bien beau sujet pourtant. Mais quel calme il aurait fallu et quelle envergure scientifique ! Il est vrai que le père Hugo méprise la science.»

Gustave Flaubert, juillet 1862.

 

 

b) Un auteur pourtant prestigieux :

           Hugo fut, nous l’avons vu, un des penseurs les plus admirés et talentueux de son époque. Cependant, c’est aussi sa figure d’orateur qui alimenta son statut de poète social, véritable prophète. Je parle ici de ses discours politiques, mais aussi des ses nombreux personnages, faisant eux aussi figure de héros. Des héros qui sont le reflet de leur auteur, qui reprennent tout les caractéristiques et le mode de pensée Hugolien. Ils incarnent Hugo. On pense que ce dernier dénonce indirectement toutes les injustices sociales dans ses romans, avec sa plume, mais il n’en est rien. Il humanise ses personnages, fait d’eux son incarnation si bien que son message est réel.

Le message Hugo est d’autant plus percutant qu’il occupe une place importante au sein de la société. Il a un statut politique et est fortement impliqué dans la vie de la nation, mais surtout, il se contente pas d’écrire ses thèses : il va les déclamer au parloir et n’hésite pas à aller sur les barricades dans les rues lors de l’insurrection. Il est le premier à dépasser réellement le cadre de l’écrivain, à s’engager profondément et irrémédiablement dans sa lutte. Ainsi, ses adversaires furent souvent ébahis par ses discours sur le suffrage universel, la liberté de la presse ou l’inviolabilité de la vie humaine, et réagissaient de manière virulente à ses paroles. A chaque fois, Hugo obtenait l’effet escompté : faire réagir ses auditeurs.

Le critiques essuyées par Hugo furent nombreuses. Il était dit cynique. Son mode de pensée était si différent des normes académiques qu’il lui valait la colère, le mépris. Cependant, l’impact était très important et positif sur ceux qui lisaient ses discours en dehors de l’assemblée. Hugo, à cause de son statut, fut souvent discrédité par les classes sociales dites « élevées », on l’accusa de jouer une pièce de théâtre au parloir ou de réciter ses vers, ou encore d’utopiste lorsqu’il fut le premier à prononcer l’expression « Etats-Unis d’Europe ».

C’est sans doute du fait des ses idées intemporelles, et toujours d’actualité qu’Hugo est toujours autant apprécié de nos jours. 

 

B -  Un prestige intact :

a) Des célébrations nationales.

De nos jours Victor Hugo est hautement considéré, à l’image de la célébration à laquelle on a procédé à sa mort : 100 000 personnes dans les rues de Paris ont suivi son cercueil jusqu’au au Panthéon, où il repose toujours aujourd’hui. Hugo aura bel et bien marqué son époque, mais aussi la notre, des générations toutes entières. On continue de fêter l’anniversaire de sa mort, et de nombreux hommages lui sont rendus.

Parlons tout d’abord de l’anniversaire de son bicentenaire en 2002. Ce fut une célébration nationale, et mondiale pendant toute l’année à travers divers événements et manifestations. De même, depuis le milieu du XXème siècle, de nombreux musées portant sur lui ont vu le jour, à Guernesey tout d’abord : on peut assister à des visites guidées d’Hauteville House, son ancienne demeure. Le même phénomène est présent en France, à Paris : son ancienne maison a été conservée, et son intérieur fait figure d’épilogue sur toute sa carrière. On parlera aussi du nombre inconcevable de rues portant son nom, ainsi que les écoles, ou autres hôtels.

 

b) Mort, mais bien présent.

Si on parle des écoles, il faut savoir que bon nombre de ses textes sont étudiés, et qu’ils figurent bien souvent dans les sujets d’examen. Ceci fait figure de l’intemporalité de cet auteur, du fait que ces propos sont toujours instructifs de nos jours, ils font partie de notre culture, on se doit d’en connaître les bases.

           Si Victor Hugo est mort il y a plusieurs siècles, il est toujours bien présent dans notre société, car toutes ses œuvres sont fortement médiatisées. A commencer par ses œuvres, étant souvent l’objet de rééditions, ou encore d’ouvrages analytiques, d’études dans la établissements scolaires. Ses principaux succès ont également fait l’objet d’adaptations cinématographique. On pensera en premier lieu aux Misérables, faisant l’objet d’un film presque toutes les décennies, mais aussi à Notre Dame de Paris.

           Bref, Victor Hugo influence toujours notre société actuelle, et cette dernière le lui rend bien avec de nombreux hommages. Comment pourrions-nous oublier cet écrivain, ce patriarche hors du commun ? Ce visionnaire, cette légende ? Nous ne l’oublieront sans doute jamais.

« Je salue en Victor Hugo le poète victorieux des anciens combats. L'honorer aujourd'hui d'un culte, c'est protester contre ceux qui l'ont hué autrefois ; c'est croire à la force éternelle et triomphante du génie. »Emile Zola.

Conclusion

Publié le 14/07/2009 à 12:43 par cejilo

Au fil de sa carrière, Victor Hugo a fait usage d'une seule et unique arme, les mots. Le pouvoir des mots. Et non seulement leur impact a été important, retentissant mais il l'a aussi contraint à l'exil. Certes, Hugo n'a pas atteint tous ses objectifs, mais il n'est pas considéré comme le plus grand poète français du XIXème siècle pour rien. Chef de file du romantisme, il a été présent dans des moments critiques et pour tirer la France vers le haut. Luttant pour la justice, la démocratie, l'égalité, ont peut dire que son impact a été fort, sans égal, puisque ses idées politiques et sociales ont été prises en compte, et sont même encore d'actualité, constituant les bases de notre société. Il a été de ceux qui ont fait évoluer la France, et son nom restera à jamais inscrit dans la légende.

Cependant, ce visionnaire a aussi lutté pour ses rêves et a sans doute été trop optimiste en déclarant, par exemple, lorsqu'il planta le chêne des Etats-Unis d'Europe à Guernesey, qu'il symboliserait l'union et la paix en Europe au XXème siècle. L'avenir lui a malheureusement donné tort...